Dans l’infini catalogue des songes, il y en a pour tous les goûts : au pas dans les vagues d’une mer translucide, au trot dans la chaude blondeur d’un désert, au galop sous la verte voûte d’une forêt enchantée, …
Ce qui est certain, c’est que tout le monde en a rêvé, ne serait-ce qu’une fois : faire une belle balade à cheval, avec un seul « l », comme dans cheval.
Une promenade à cheval, le nez au vent, c’est une sensation irrésistible, d’autant plus sympathique que c’est un moment partageable. Mais les joies de l’équitation d’extérieur ne s’offrent pas sans un minimum de prudence, de connaissances et de préparation.
Le blog de Firfol vous en dit plus !
Quand on parle de balade à cheval, de promenade à cheval ou de randonnée équestre, on parle d’un même sujet : l’équitation d’extérieur. C’est l’une des appellations utilisées pour désigner l’équitation de pleine nature, par opposition aux disciplines organisées dans le périmètre d’un manège ou d’un centre équestre, au sens générique du mot.
L’idée de se mettre en selle dans un espace de liberté ne manque pas d’attrait et nombreux sont ceux qui pensent que c’est une discipline plus abordable que le dressage ou le saut d’obstacles. Mais outre le fait qu’elle soit erronée, cette idée est dangereuse à deux étages : celui du cheval, bien sûr, mais aussi celui du cavalier. On ne pratique pas l’équitation d’extérieur avec la même insouciance que la marche du dimanche en famille. En tout cas, on ne devrait pas !
Pour être en mesure de « chevaler » dehors sans multiplier les risques, il y a toute une base à acquérir, tant pour le cheval que pour le cavalier. Sans ce travail préalable, en duo, vous aurez tôt fait de transformer une paisible promenade en parcours du combattant !
Alors, en pratique, voici quelques points à valider-vérifier :
C’est une étape importante à verrouiller. En extérieur, la séance du montoir risque toujours de se compliquer, au gré des aléas : un terrain irrégulier, la nervosité du cheval due au changement d’air, le désordre provoqué par d’autres chevaux, des soucis de paquetage, …
Autant de bonnes raisons pour respecter les consignes suivantes :
Le premier plaisir en extérieur, c’est de monter un cheval doté d’un bon pas. Pensant dompter un cheval très nerveux, certains cavaliers abusent du trottinement avec l’idée d’en tirer gloriole, mais ça use prématurément le cheval. Pourquoi trottine-t-il au lieu de marcher d’un pas vif ? Le cheval ne pourra se décontracter et marcher au pas si son cavalier est contracté et ne le laisse pas se servir de son encolure comme balancier.
On ne pourra jamais assez vanter les mérites du trot en extérieur : il muscle le cheval, développe le souffle et permet d’aller plus vite sans procurer l’énervement que donne le galop. Lors des préparatifs au manège, le cavalier doit absolument améliorer son trot enlevé : être en équilibre au-dessus de ses pieds permet de préserver le dos du cheval, mais aussi le sien ! Cette aptitude lui permettra de faire de belles balades et de longues randonnées, sans fatigue ni dégoût.
Le galop en extérieur est plus rapide et donc plus fatiguant qu’en manège. Pour anticiper cette différence, le cavalier doit se concentrer sur 3 choses en galopant sur le plat :
Sans la célèbre rêne d’encolure, il n’y a pas de conduite à une main. Et sans conduite à une main, le cavalier ne pourra ni tenir une carte pour s’orienter, ni choper un snack pour combler un coup de mou, ni repousser les éventuelles branches basses croisées sur le parcours.
La rêne d’encolure est en fait une rêne d’appui, souvent employée en dressage, mais utilisée cette fois avec des rênes longues, un peu comme dans la monte western. Il faut considérer la rêne d’encolure comme un code que l’on enseigne au cheval, patiemment : la rêne d’appui sera demandée avec de moins en moins de tension en bouche (idéalement aucune), pour arriver finalement à ce que le cheval tourne grâce à un simple contact de la rêne contre l’encolure.
Même si le licol offre une sensation extraordinaire de liberté et que votre cheval connaît bien le guidage au licol, il n’est pas recommandé de partir en balade avec un unique licol…
Si le défi vous inspire, il est fortement recommandé de mettre un licol et des rênes, puis de mettre le filet avec le mors par dessus. Faites un nœud à vos rênes de filet, et guidez votre cheval avec les rênes de licol, mais si jamais le besoin d’avoir un frein ABS se fait sentir, vous pourrez toujours actionner les rênes de filet…
Attention aussi aux assurances, car certaines ne couvrent pas les dégâts. Si votre cheval est monté en licol, il sera considéré en « divagation » alors qu’en mors, ce sera « une perte de contrôle », ce qui est juridiquement différent ! Vérifiez auprès de votre assureur.
Pour compléter la recette, l’étude du comportement des chevaux dans leur milieu naturel n’est pas inutile, loin s’en faut ! L’éthologie permet de comprendre beaucoup de choses quant à la façon de monter à cheval en extérieur.
Les chevaux sont des herbivores, donc des « chassés ». Qui plus est, physiquement, ils n’ont d’autre moyen de défense que la fuite : pas de cornes comme la vache, ni de cuir épais comme l’hippopotame, ni encore moins de venin !
En conséquence, dans la nature, notre cher cheval ne doit sa survie qu’à sa bonne vision, sa bonne ouïe et un réflexe imparable : fuir au 1er signe de danger. Ah bon, vous étiez dessus ?
À force d’avoir des contacts avec l’homme, les chevaux en box ont appris que certains « signaux » ne voulaient pas dire danger, mais tous restent quand même à l’affût : c’est inné. Il faut donc réaliser que le cheval peut s’inquiéter de choses que lui seul aura vues ou entendues, de façon proche ou lointaine, à l’insu de vos sens moins développés.
Avec l’instinct grégaire, un cheval qui reçoit un signal « danger » communiquera illico sa peur et son envie de fuite à tous ses congénères, même si ceux-ci n’ont rien vu ni entendu. Si un cheval décolle, tous les autres vont d’abord suivre … et puis réfléchir.
Tout ce qui précède suffit pour démontrer qu’on ne peut pas s’embarquer du jour au lendemain dans une promenade équestre avec n’importe quel cheval.
Tous les équidés n’ont pas le même sang, le même tempérament, le même niveau d’écoute ou le même seuil d’éducation. Avant de faire une balade à cheval sur la plage ou ailleurs, un plaisir régulièrement partagé par les passionnés de Firfol, il y a des étapes à valider. Si vous envisagez une promenade à cheval en Normandie, n’hésitez pas à nous contacter pour en parler.
Dans un prochain article du blog de Firfol, nous reviendrons sur d’autres conseils utiles pour l’équitation d’extérieur. À bientôt les Firfoliens !