Les animaux dans les expressions, c’est tout un poème ! Entre les chats qui sont gris la nuit, les éléphants qui se souviennent de tout, le regard attristé des chiens battus et la légendaire faim des loups, quelle est la place de notre cheval chéri dans le dictionnaire ? Cette question amusante méritait un petit détour. C’est le Blog de Firfol qui s’y colle !
Non, l’expression ne jaillit pas directement. Tant que la température reste contenue dans un créneau raisonnable, elle reste tapie dans les arrière-pensées. Mais quand le thermomètre s’affole et que le mercure – ah non mon cher ami, c’était au temps d’avant ça ! – grimpe impunément dans le tube, on ne peut y couper : c’est une fièvre de cheval.
Si l’expression a fait fortune, c’est parce qu’une fièvre importante peut avoir de bien fâcheuses conséquences pour notre équidé préféré. Elle peut être de nature infectieuse (le plus souvent), inflammatoire, immune ou néoplasique (tumeur cancéreuse). Voilà de quoi nous rappeler que la prise de température doit rester l’un de nos premiers réflexes quand un cheval nous semble un peu down et abattu. Et c’est un geste simple : il suffit d’introduire un thermomètre digital dans le rectum pour être rapidement fixé. La précaution d’usage, c’est de présenter la sonde vers le haut (en contact avec la muqueuse) pour ne pas calculer les celsius du crottin ! Mini rappel de prudence : toujours se positionner sur le flanc du cheval pour effectuer ce contrôle, jamais derrière.
Une expression pouvant en entraîner une autre, il va de soi que la guérison de la fièvre nécessitera un remède de cheval. En clair, une panacée concoctée par Mère-Grand pour vous retaper directement et vous … remettre en selle !
Hélas, c’est une évidence. On a beau curer les box tous les jours, rien n’y fait : pas un sou, pas un écu, pas un euro. Au XVIIe siècle, l’expression se bouclait de la façon suivante : « dans le pas d’un cheval », avec pas dans le sens de trace. Le site expressio.fr (lien) nous explique que le « pas » a progressivement été remplacé par « sabot » et par « pied », puisque le cheval est l’un des rares animaux qui partage cette distinction avec l’homme : il a des pieds !
Mais tout ceci ne nous explique toujours pas pourquoi soulever le sabot de Fury, Spirit et des autres. En fouillant sur divers forums, voici l’explication qui a le plus marqué notre imagination. Elle évoque une époque où les chemins étaient truffés de brigands. Ceux qui ont dévoré « Les Piliers de la Terre » de Ken Follett (si ce n’est pas fait, il est grand temps) devineront aisément les noires pupilles planquées derrière les sombres feuillages. Bref, les cavaliers en voyage craignaient pour leur pactole et ils avaient recours à un subterfuge pour le moins malicieux : leurs chevaux étaient ferrés avec des clous en or. Au gré des étapes, dans les relais, il leur suffisait de remplacer un clou d’or par un clou de fer pour payer pitance et logis avant de reprendre leur route. Tout cela parce que les vilains détrousseurs ne prenaient pas le temps de jeter un œil sous les sabots, jusqu’au moment où l’étincelant subterfuge fut éventé.
Sur un plan historique, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures (elle n’est pas mal aussi, celle-là) pour comprendre le cheval de bataille : il s’agissait purement et simplement d’un cheval spécialement affûté pour guerroyer. Au figuré, le cheval de bataille est un sujet avec lequel on se sent particulièrement à l’aise : une spécialité. Comme le camembert en Normandie. Pour citer un autre exemple, totalement au hasard, disons que l’équitation comportementale est le cheval de bataille de l’AEC de Firfol. Vous suivez ?
La source de l’expression ne laisse aucune place au mystère. C’est bel et bien dans l’univers des paris sur les courses hippiques qu’elle trouve ses racines. Elle serait utilisée depuis la fin du XIXème siècle. Ce qui est certain, à Firfol, c’est que nous avons misé sur les très bons chevaux en nous attachant aux Irish Cobs.
Selon les expressions, on peut être à cheval sur bien des choses : sur les principes, sur la ponctualité, sur la politesse, etc… La notion sous-entendue dans toutes ces variantes, c’est évidemment la rigueur, l’intransigeance. Les différentes sources consultées s’accordent sur l’origine équestre de cette formulation : avant d’effectuer leurs sauts d’école, les écuyers devaient réellement s’assurer d’être bien à cheval pour ne pas se faire éjecter. L’âge exact de l’expression n’est pas connu, mais on la trouve déjà dans l’édition du dictionnaire de l’Académie Française daté de 1832.
Mais de quels grands chevaux parlons-nous ? À Firfol, la taille moyenne des Irish Cobs flirte avec le mètre-cinquante. Donc voilà, nous ne montons jamais sur nos grands chevaux, et c’est plus agréable pour tout le monde. Plus sérieusement, d’où vient cette expression ?
Pour les explications, les idées divergent. Le site des expressions françaises (lien) nous rappelle qu’il existait plusieurs sortes de chevaux, notamment le destrier pour combattre, le palefroi pour les parades et le roncin pour travailler les champs ou transporter les marchandises. Entre tous, le premier nommé était le plus grand. L’idée de l’enfourcher s’apparentait donc à un départ en guerre, avec toute la fougue que cela suppose. Pour une autre façon de le dire, il ne faut pas chercher très loin : prendre le mors aux dents…
Si cette explication du destrier tient clairement le pavé, il en est une autre qui ne manque pas d’allure … mais pas sur le porphyre : au XVIème siècle, les « grands chevaux » désignaient un certain type de souliers, caractérisés par de très hauts talons. L’explication de l’expression trouverait alors sa source dans un mystérieux raccourci en « hauteur » et « hautain ». Qui sait ?
Voilà pour un premier épisode. Le Blog de Firfol reviendra prochainement sur d’autres expressions, sans manquer d’épingler quelques citations qui font honneur à notre animal préféré, à l’image de celle-ci, signée Winston Churchill : « On considère le chef d’entreprise comme un homme à abattre, ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char ».
Voilà de quoi méditer en attendant les retrouvailles. À bientôt sur notre Blog.